Des troupes occidentales en Ukraine ? Macron persiste et pose ses conditions

par T.G.
Publié le 2 mai 2024 à 14h06

Source : TF1 Info

Emmanuel Macron a de nouveau assumé la possibilité d'envoyer des troupes occidentales au sol en Ukraine.
Selon le président, il faudrait "se poser la question" si Moscou "allait percer les lignes de front" et que Kiev demandait ce soutien militaire.

"Comme je l'ai dit, je n'exclus rien". Interrogé ce jeudi par The Economist, Emmanuel Macron persiste et signe : l'envoi de troupes au sol en Ukraine est une possibilité. Mais à certaines conditions que le président français a déroulé dans les colonnes de l'hebdomadaire britannique.

"Si les Russes devaient aller percer les lignes de front, s'il y avait une demande ukrainienne – ce qui n’est pas le cas aujourd'hui – on devrait légitimement se poser la question", a expliqué le président français. Avant de justifier cette éventualité : "L'écarter a priori, c'est ne pas tirer les enseignements des deux dernières années", alors que les pays de l'Otan avaient d'abord exclu l'envoi à l'Ukraine de chars et d'avions avant de finalement changer d'avis.

Nous avons sans doute été trop hésitants
Emmanuel Macron

"Comme je l'ai dit, je n'exclus rien, parce que nous avons face à nous quelqu'un qui n'exclut rien", a-t-il réaffirmé dans The Economist en référence au président russe Vladimir Poutine. "Nous avons sans doute été trop hésitants en formulant les limites de notre action à quelqu'un qui n'en a plus et qui est l'agresseur", a-t-il poursuivi.

"J'ai un objectif stratégique clair : la Russie ne peut pas gagner en Ukraine. Si la Russie gagne en Ukraine, nous n'aurons plus de sécurité en Europe. Qui peut prétendre que la Russie va s'arrêter là ? Quelle sécurité pour les autres pays avoisinants, la Moldavie, la Roumanie, la Pologne, la Lituanie et tant d'autres ? Et derrière, quelle crédibilité pour les Européens qui auraient dépensé des milliards, qui auraient dit que c'est la survie du continent qui se jouait là et qui ne se seraient pas donnés les moyens de stopper la Russie ? Donc oui, nous ne devons rien exclure", a insisté le chef d'État.

Le chef de l'État français a créé la controverse fin février en affirmant que l'envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien ne devait pas "être exclu" à l'avenir. Il avait expliqué avoir voulu ainsi remettre de "l'ambiguïté stratégique" dans la réponse européenne à l'invasion russe de l'Ukraine, au nom d'un "sursaut" qu'il appelle de ses vœux. La plupart des pays européens, ainsi que les États-Unis, s'étaient toutefois nettement démarqués de ses propos, même si certains ont depuis fait un pas en sa direction.


T.G.

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